Sans vouloir jeter un froid, il est temps d’y penser…

Vous allez mourir. Notez bien, moi aussi. Oh, pas tout de suite, hein ! Non, non, rien ne presse. On va prendre le temps mais bon, faut dire ce qui est, ça va mal se terminer.

Alors, tant qu’à faire d’être encore suffisamment vivant, songeons à nous préparer.

Tenez, votre épitaphe ! Y avez-vous réfléchi ? C’est important une épitaphe !

Bien sûr, vous pourriez la laisser aux bons soins de ceux qui vous survivront mais ce serait risquer l’improvisation, la banalité, le mot de trop ou le mot qui va manquer… Travailler une épitaphe digne de ce nom n’est pas aisé. Prenons quelques exemples, parmi les plus célèbres, nous pourrons y puiser l’inspiration si elle nous fait défaut.

Ainsi, Marcel Duchamp grand artiste du 20e siècle, fit  inscrire sur sa pierre tombale la phrase suivante: « D’ailleurs, c’est toujours les autres qui meurent ».

Claude Duval, l’un des plus grands bandits de grand chemin du 17esiècle, avait une réputation de grande courtoisie. Il fit inscrire sur son tombeau à Londres, : « Ici repose Duval. Lecteur, si tu es de sexe masculin, gare à ta bourse. Si tu es une femme, gare à ton cœur ».

Plus proche de nous, Dee Dee Ramone, compositeur et le bassiste du groupe de The Ramones, a fait graver l’une des épitaphes les plus connues: « OK, maintenant, il faut que j’y aille ». Un aller simple, bien sûr.

L’humoriste Alphonse Allais ne s’est pas laisser allé : « Ci-gît Allais, sans retour ». ou encore celle de Francis Blanche : « Laissez-moi dormir, j’étais fait pour ça ! »

Sur la tombe d’un religieux, on peut lire: « Ci-gît un fameux Cardinal qui fit plus de mal que de bien. Le bien qu’il fit, il le fit mal, le mal qu’il fit, il le fit bien ».

Certains maris ont fait peu de cas de leurs épouses : « ci-gît ma femme, ô qu’elle est bien pour son repos et pour le mien… »

Certains savent se moquer d’eux-mêmes, jusqu’au bout. Ainsi Jean Ogier de Gombault (poète et auteur dramatique français, mort en 1666) est à l’origine de cette épitaphe: « Ci-gît qui fut un franc glouton, qui but tout ce qu’il eut de rente. Son pourpoint n’avait qu’un bouton, son nez en avait plus de trente ». Ou encore Spike Milligan, écrivain et comédien irlandais : “Je vous avais bien dit que j’étais malade.”

Et Dorothy Parker, écrivain américaine, qui s’est fait incinérer : “Désolée pour ma poussière” ou Groucho Marx, acteur et humoriste américain : “Excusez-moi, je ne peux pas me lever.”

Vous le voyez, tous les styles sont opportuns, jusqu’au plus mauvais goût ! Après tout, ce sont les vivants qui devront le supporter.

A ce sujet, et tant qu’à faire d’être heureux en attendant la mort, il est encore temps d’aller réserver vos places pour « Bob Jésus », comédie noire mais drôlatique, dans laquelle un croque-mort se livre… sur sa vie et son amour des positions horizontales ! A mourir de rire, bien entendu.